Une tubulopathie peut en cacher une autre : une nouvelle mutation OCRL1 ? - 17/09/14
Résumé |
Introduction |
Nous présentons le cas d’une patiente de 37ans avec maladie lithiasique et néphrocalcinose.
Patients et méthodes |
Melle S. Présente des lithiases phosphatiques de type IVa2 depuis l’âge de 22ans. L’imagerie montre une néphrocalcinose bilatérale et une maladie de Cacchi Ricci. Il n’existe pas de signes oculaires ni neurologiques. Il existe une insuffisance rénale modérée (créatinine 110mmol/L), une hypokaliémie, des stigmates de tubulopathie complexe, proximale (hypophosphatémie, hypouricémie, protéinurie tubulaire) et distale (acidose métabolique avec pH urinaire élevé, hypocitraturie profonde). On retient un oncle maternel hémodialysé sur néphrocalcinose et deux cousins maternels avec lithiases. Il n’est pas retrouvé de mutation des gènes SLC4A1 ou CLCN5. Le séquençage du gène OCRL1 met en évidence une variation à l’état hétérozygote c.1602G>A (p.G534G).
Discussion et conclusion |
La nature des lithiases, de même que l’existence d’une acidose métabolique avec hypocitraturie, évoque un défaut d’acidification distal pouvant être rattaché à une maladie de Cacchi Ricci ou à une insuffisance rénale tubulo-interstitielle chronique. Toutefois les explorations fonctionnelles rénales retiennent des stigmates de tubulopathie proximale et distale. La maladie de Dent a un mode de transmission lié à l’X et reste classiquement associé à des mutations du gène CLCN5 codant pour un canal chlore affectant l’homéostasie des protides, du calcium et des protons. L’anomalie génétique intéresse parfois le gène OCRL1, comme dans notre cas, codant pour une enzyme de la famille des phosphatases (PIP2 5-phosphatase) régulant un lipide membranaire. Cette enzyme est déficiente dans le syndrome oculo-cérébro-rénal de Lowe. Un certain nombre d’observations rapportent des patients avec un phénotype de type Dent sans mutation de CLCN5 mais des mutations d’OCRL1. Le lien physiopathologique avec les défauts tubulaires proximaux n’est pas encore expliqué de même que l’absence de signes extra-rénaux en cas de phénotype Dent de type II. Dans le cas de notre patiente, il s’agirait d’une nouvelle variation pour laquelle une étude familiale est nécessaire afin d’en valider la pathogénicité.
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Vol 10 - N° 5
P. 372-373 - septembre 2014 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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